Ski : Que vaut la garantie “manque de neige” ?

Commercialisée depuis quelques années, la garantie “manque de neige” offre aux adeptes de la montagne et des sports d’hiver une sécurité : la possibilité d’être remboursés de leur séjour en cas de neige insuffisante. Mais dans les faits, le fonctionnement est plutôt compliqué.

Il existe une assurance pour le manque de neige, et parfois pour le trop plein de neige. La garantie “manque de neige” intervient pour les assurés sur un double volet financier. Elle est prévue pour absorber les frais d’annulation facturés et peut également rembourser le matériel de glisse loué au préalable, au même titre que les forfaits achetés à l’avance ou les cours de ski déjà planifiés. En clair, elle indemnise des frais engagés alors même qu’il n’est pas possible de pratique du ski.

A la différence de sa cousine estivale, la garantie “soleil”, la couverture “manque de neige” ne peut être souscrite seule. Elle est uniquement accessible via un pack assurance neige, qui combine plusieurs autres protections (responsabilité civile, remboursement du forfait ski en cas d’accident, frais de secours et de recherche…). Un contrat multi garanties vendu par les services de remontées mécaniques, par un organisme de voyage, ou en inclusion dans les services et avantages proposés par les cartes bancaires, en fonction de leur gamme.

Des conditions particulièrement restrictives

Si la garantie “manque de neige” ressemble à une bonne idée, son efficacité est remise en cause par les conditions trop restrictives qui l’encadrent.

En clair, les exclusions sont nombreuses et ne sont pas identiques dans chaque contrat. On retrouve pourtant dans l’ensemble des limites relativement homogènes : le séjour doit se dérouler en pleine saison hivernale (début décembre à fin mars, voire mi-avril), ne considérer que les domaines skiables qui se situent à plus de 1.500 mètres d’altitude, ou encore que le manque de neige provoque la fermeture de 50% à 100% des pistes ou des remontées mécaniques. “Par définition, si 50% des pistes seulement sont fermées on ne peut pas parler de manque d’enneigement, puisque c’est la neige artificielle qui prend le relais. Le client peut donc tout de même en bénéficier” se défend Caroline Gambier, Responsable Univers Mobilité Loisirs au sein de Mondial Assistance France. “Tel que nous l’avons conçu, notre garantie nous semble adaptée aux besoins de nos assurés, pour lesquels il est déceptif de connaître un séjour ski sans neige”.

Des conditions évidemment logiques pour les professionnels qui commercialisent la garantie, mais que les consommateurs se plaisent à nommer “fumisterie”. “La garantie “manque de neige” est intéressante, il n’est plaisant pour personne de partir au ski sans manteau neigeux. Mais les conditions d’application trop extrêmes la rende inopérante. Partant du fait qu’il existe la neige artificielle, le domaine ne sera jamais intégralement fermé. L’assureur n’interviendra donc pas, ne dédommagera pas. Pour une garantie facturée en plus, je ne vois pas l’intérêt de la souscrire” s’indigne Olivier Gayraud, chargé de consommation à l’association de consommateurs CLCV.

Les preuves à fournir pour être indemnisé

“Une fois que toutes les conditions sont remplies, le client peut annuler son séjour 5 jours avant son départ” explique Caroline Gambier, Responsable Univers Mobilité Loisirs chez Mondial Assistance France. Il doit ensuite déclarer son sinistre auprès de son assureur. “On va lui demander de nous remettre le bulletin d’enneigement émis par la station afin de prouver qu’effectivement qu’il y a un manque de neige et des fermetures de pistes dans le domaine” ajoute-t-elle. Une fois sa demande d’indemnisation validée, il recevra, en fonction de son contrat, son remboursement entre deux semaines et un mois.

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