Santé : voyage à l’étranger, le rapatriement ne se passe pas toujours comme prévu

Les Français sont toujours plus nombreux à partir en vacances à l’étranger, cependant, peu prennent les précautions nécessaires. En cas de blessure ou maladie, l’assistance entre en jeu et parfois le rapatriement est nécessaire, mais là encore, il n’est pas systématique et ne se passe pas toujours comme prévu.

Plus de 14 millions de Français partent en vacances chaque année. Avec le “papy boom” mais aussi le développement des compagnies “low cost“, le profil type du touriste français évolue depuis quelques années. Toujours plus âgés, ils partent aussi plus loin et toute l’année. Cependant, beaucoup voyagent sans prendre les précautions nécessaires. Ainsi l’assistance comprise dans les différentes assurances est de plus en plus utilisée.

Tous les ans, ils sont près de 20.000 Français à être pris en charge par leur assisteur. Cependant, le rapatriement ne se passe pas toujours comme prévu, la différence entre la théorie et la réalité du terrain a souvent vite fait de rattraper les voyageurs en détresse.

Rapatriement simple ou sanitaire ?

Il est important de comprendre qu’il y a plusieurs types de rapatriement. Ainsi les assisteurs parlent de rapatriement “simple“, ou d’évacuation “sanitaire“. Comme l’explique Catherine Porte Directeur médical chez Mondial Assistance “Le rapatriement simple consiste à ramener dans son pays d’origine le voyageur, s’il ne peut rentrer par ses propres moyens pour cause de blessure ou de maladie. Si le voyageur est malade ou blessé, il peut être rapatrié en France, en avion de ligne régulière avec éventuellement une assistance médicale pendant le transport.

L’évacuation sanitaire concerne les cas plus graves. Elle consiste à transporter l’assuré rapidement vers un hôpital adapté au cas. Dans les cas les plus extrêmes, une évacuation par avion accompagnée d’une assistance médicale lourde est possible.

Les compagnies d’assistances ont en général toutes des réseaux de médecins et de centres de soins très développés et peuvent diriger les assurés vers tel ou tel centre en fonction de leurs besoins et surtout de leur localisation.

L’assisteur Europ Assistance effectue plus de 30.000 interventions d’assistance médicale par an, 70% des dossiers médicaux ouverts se situent à l’étranger.

Que faire en cas de pépin ?

En cas d’accident ou de maladie il faut dans un premier temps “aller consulter un médecin local, puis contacter votre assisteur car toutes les décisions qui se prennent se font basées sur un diagnostic médical” explique Daniel Boulanger directeur médical d’Europ Assistance.

Sur le papier les décisions prises se font en fonction de la situation, de la localisation (proximité de centres médicaux) de l’assuré mais aussi de l’affection du patient. Selon Europ Assistance et Mondial Assistance un système de notation est mit en place au sein de leur réseau afin de connaître l’état des établissement et comment rediriger de façon pertinente les patients en fonction de leur mal. Par ailleurs, tous deux déclarent également que “des audits sont fait régulièrement“.

Une autre réalité

Dans les faits, la réalité est toute autre. De fait, plusieurs témoins déclarent ne pas avoir été pris en charge correctement par leur assisteur. Les uns après de problèmes de santé conséquents dans un département d’outre-mer se sont vu rétorquer qu’ils étaient en France et que par conséquent, il n’avaient pas besoin d’être rapatriés.

Gautier s’est trouvé dans une situation tout autre. Après quelques jours en Inde il a attrapé la tourista. Maux de ventre, fièvre, vomissement par 40 degrés, au Rajasthan dans une zone non médicalisée. La décision est vite prise par le médecin assisteur. Il sera rapatrié. Cependant, dans un premier temps, son conseiller d’assistance n’ayant aucune connaissance de la zone dans laquelle il se trouve. Il recommande à Gautier de prendre un taxi pour rentrer à New Delhi alors que ce dernier se trouve à près de 8 heures de train de la métropole.

Une fois cette incompréhension réglée, il est accordé qu’il prendra un vol intérieur, puis sera admis dans la zone médicalisé de l’aéroport de New Delhi avant de prendre un vol pour la France, tout cela accompagné. En réalité, Gaultier attend une semaine avant d’être rapatrié, une fois le rapatriement lancé il est se retrouve en fait livré à lui même.

Personne ne l’attend nulle part, il n’est pas admis dans la zone médicalisée de l’aéroport de New Delhi et doit faire toutes les démarches seul. “J’ai eu de la chance de ne pas être trop mal en point et de n’avoir rien de vraiment grave, parce que sinon ça aurait tout de suite été beaucoup plus compliqué “, admet le jeune homme.

La dimension économique

Les assisteurs sont certes là pour assister et aider leurs assuré, cependant il ne faut pas oublier qu’ils restent une entreprise privée dont le but principal est de faire des bénéfices ou du moins de ne pas perdre d’argent. Les Frais médicaux et l’assistance médicale à l’étranger est en constante augmentation. Consulter un médecin généraliste peut très rapidement couter plus de 1.000 euros.

Ainsi, pour les petits bobos, les assisteurs ont tendance à rogner sur les frais. Parfois un traitement sur place sera moins couteux qu’un rapatriement, ou bien à l’inverse au Etats-Unis par exemple, un rapatriement vers la France sera moins couteux q’une opération sur place. Ou encore repousser le rapatriement au maximum jusqu’à ce que ce dernier soit inutile et que le patient rentre à la date prévue n’est pas rare.

Ainsi la dimension économique n’est pas absente des décisions prises dans le traitement des assurés.

Par ailleurs, dans les pays en voie de développement, il arrive fréquemment que la réalité du pays rattrape l’assisteur. De fait organiser une action d’un bureau, n’a rien à voir avec le déroulement des faits sur place.

Enfin, il faut néanmoins pointer que dans les cas graves où des vies sont en jeux, l’assisteur est indispensable est bien souvent irréprochable.

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