Dossier : Métiers bancaires : les évolutions s’accélèrent

Tout change… et rien ne change. La formule pourrait-elle s’appliquer aux métiers bancaires ? Ils connaissent des évolutions liées à l’ampleur de la transformation digitale… mais cela fait 40 ans que la banque s’approprie des évolutions technologiques et s’automatise. Les réseaux d’agences commencent à se restructurer depuis quelques années… mais la majeure partie des agences (plus de 37 000) et de leurs effectifs sont toujours là. De nouveaux métiers apparaissent, dans la data aujourd’hui, dans l’intelligence artificielle demain… mais le métier de banquier reste très majoritairement un métier de vente et de service à la clientèle.

Dans la classification des métiers repères actuelle, la force de vente conserve près de 50 % des effectifs, devant le traitement des opérations (27,1 %) et les fonctions support (20,6 %). Cette grille de 26 métiers devrait cependant évoluer en 2019. Car la précédente date de 2012, et, malgré tout, les évolutions des métiers s’accélèrent… C’est l’hypothèse que formulent interlocuteurs bancaires et responsables syndicaux dans ce dossier. L’Observatoire des métiers de la Banque devrait publier en décembre une étude intitulée « Quelles compétences pour quels métiers demain ? », qui pourrait servir de base à cette refonte de la grille des métiers repères l’année prochaine.

L’évolution la plus visible concerne les métiers de la banque de détail, en agence. BPCE a été le premier groupe mutualiste à annoncer, en 2017, une restructuration. Son plan prévoit de fermer environ 5 % des agences d’ici 2020 et de supprimer 4 000 postes. Société Générale a annoncé l’année dernière la fermeture de 400 agences et la suppression de 3 450 postes. Sans annoncer de plan, BNP Paribas a fermé 300 agences en 5 ans et devrait poursuivre sur la même tendance. LCL optimise également son réseau.

Au-delà des évolutions chiffrées, les métiers en agence se transforment. Les effectifs des chargés d’accueil baissent et leurs missions changent, l’accueil partagé se développe, les conseillers de clientèle doivent monter en compétence et en expertise, voire se spécialiser, le rôle et la place des managers évoluent…

Automatisation

La transformation des métiers ne concerne pas uniquement le réseau. La digitalisation et l’automatisation touchent toutes les fonctions, le back-office notamment. Les métiers de l’informatique changent aussi et les évolutions technologiques font naître de nouveaux métiers, ceux des données – les banques font désormais la chasse aux Data Scientists – et ceux de l’intelligence artificielle (IA). Loin des projections alarmistes de certaines études, le cabinet Athling publiait il y a un an, pour l’Observatoire des métiers, un rapport sur l’IA dans la banque qui modérait les craintes de grands bouleversements. Son auteur considère cependant aujourd’hui que l’IA doit être un sujet d’intérêt majeur pour les banques. De fait, les expérimentations se poursuivent avec l’objectif de passer à la phase industrielle.

En 2017, plus d’un tiers des recrutements ont concerné des postes de chargés de clientèle, particulier, professionnel et entreprise, près de 15 % des métiers de l’informatique, et 9 % ceux de la conformité et des risques. Les banquiers restent des banquiers… même si nul ne sait jusqu’où mèneront les choix stratégiques des établissements concernant la transformation digitale et la recherche de nouveaux modèles.

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