Sportifs professionnels et de haut niveau : quelles assurances ?

Les sportifs de haut niveau font partie de ces professionnels au métier à haut niveau de risques. Blessures entravant leur activité, annulations d’événements sportifs ou de transports permettant de se rendre sur le lieu de la compétition… Les sinistres sont nombreux et coûtent parfois très cher. Alors, comment les grands sportifs s’assurent-ils ?

Les garanties de base pour un sportif professionnel et/ou de haut niveau

Tout d’abord, il faut bien différencier sportif professionnel et de haut niveau. Un sportif professionnel pratique le sport en tant que métier ; un sportif de haut niveau est inscrit sur des listes ministérielles actant la reconnaissance de son statut par l’État et assurant qu’il puisse participer aux grandes compétitions.

Pour l’un comme pour l’autre, aucune assurance sport n’est théoriquement obligatoire. Toutefois, la licence est obligatoire pour tous ceux pratiquant régulièrement une activité sportive. Cette licence allie une garantie responsabilité civile ainsi qu’une couverture contre les accidents corporels ; c’est ce que l’on nomme « licence-assurance ». En outre, les organisateurs d’activités sportives souscrivent généralement des contrats d’assurance collectifs.

De plus, il est vivement recommandé pour un sportif de haut niveau de souscrire un contrat prévoyance comprenant des garanties telles que l’invalidité, décès, perte de licence, assistance à la personne ou encore incapacité temporaire. En effet, en cas de blessure par exemple, mieux vaut-il être bien couvert !

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Basketball : Tony Parker a déjà joué sans assurance

Mais si l’assurance n’est pas obligatoire, les sportifs s’assurent-ils vraiment ? Par le passé, ça n’a pas toujours été le cas pour le basketteur Tony Parker. Meneur de l’ASVEL Lyon-Villeurbanne et de l’équipe de France, Tony Parker avait fait une surprenante confession à l’issue du match remporté à l’extérieur contre le Strasbourg Illkirch-Graffenstaden Basket en 2011, 80 à 74. Le joueur avait effectivement avoué avoir joué sans être assuré. Une entorse à ses habitudes due à la reprise de la NBA.

« Il fallait que je refasse mon assurance, j’allais la renouveler mais le matin ils disent que la NBA reprend, donc bon. Je me suis dis, c’est bon, on prend le risque », avait-t-il expliqué avant d’ajouter : « On en avait parlé avec Pierre (ndlr : son entraîneur) pour savoir si j’allais jouer ce soir ou pas mais je ne voulais pas gâcher la fête à Strasbourg et je ne voulais pas décevoir le public français. Donc j’ai décidé de jouer, même si je n’étais pas assuré : c’est la première fois de ma vie. Mais ça s’est bien terminé ».

Les joueurs de basket français en NBA avaient quelques problèmes d’assurance

En 2012, quelques joueurs français avaient également connu des problèmes d’assurance. À quelques mois des Jeux Olympiques de Londres 2012, la question des assurances sportives pour les bleus évoluant dans les équipes de la NBA posait « quelques soucis » à la Fédération Française de Basketball (FFBB), selon les termes des Patrick Beesley, directeur des équipes de France.

Selon le directeur des équipes de France, « le petit problème qui peut se poser va concerner les joueurs qui sont en renégociation de contrat ». C’était notamment le cas pour le capitaine de l’équipe de France, Boris Diaw dont le contrat avec l’équipe des Charlotte Bobcats prenait fin le 30 juin. Or la NBA interdit à ses joueurs de signer un nouveau contrat avant le 1er juillet. Et sans contrat, pas d’assurance, sans assurance pas de couverture pour le début de la préparation aux JO fixée au 11 juin 2012.

« Ce qui nous pend au nez, c’est qu’au moment de la reprise de l’activité de l’équipe de France les contrats ne soient pas négociés, ce qui a de fortes chances d’arriver. Ça voudrait dire qu’une nouvelle fois se poserait la question des assurances pour ceux qui n’auront pas trouvé de contrat », expliquait à l’époque Patrick Beesley.

Football : des primes différentes en fonction des joueurs

Pour les sportifs de haut niveau, les primes d’assurance varient bien en fonction de leur profil. Par exemple, le président du Real Madrid Florentino Pérez, assure ses joueurs contre le risque de décès ou d’invalidité permanente. Si les primes d’assurance des footballeurs de l’équipe espagnole ne sont pas toutes égales, c’est parce que leur montant s’appuie sur un pourcentage de l’indemnité de transfert, le plus souvent égal à 1 %. De facto, plus le transfert coûte cher, plus la prime d’assurance est élevée. Les garanties concernent surtout les problèmes de sportifs et se basent sur la fréquence des blessures, le dossier médical des joueurs ou encore leur âge.

Ainsi, en 2012, les nouvelles recrues étaient assurées moins cher que les joueurs emblématiques de l’équipe. À ce moment, Keylor Navas nétait assuré qu’à hauteur de 100 000 euros par saison et Toni Kroos était à 300 000 euros. Autre joueur, autre potentiel, James était assuré pour 800 000 euros par an. Quant aux deux grands joueurs du Real Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, ils étaient assurés pour environ un million d’euros chacun.

Les JO de Tokyo et l’Euro 2020 annulés à cause du coronavirus COVID-19 ?

Mais à l’heure actuelle, c’est bien le coronavirus COVID-19 qui déferle sur le monde et l’actualité. L’épidémie va-t-elle entraîner l’annulation des Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo ? Qu’en est-il de l’Euro 2020 ? Les assureurs ont déjà avoué que l’annulation des JO serait dramatique : « L’impact d’une annulation des JO serait dans tous les cas catastrophique pour le marché de l’assurance annulation », a affirmé le directeur de chez Gras Savoye Willis Towers Watson. L’assureur Munich Re estime par exemple à 100 millions d’euros sa propre facture pour en cas d’annulation des JO de 2020.

Du côté de l’UEFA, la volonté de maintenir l’Euro 2020 est ferme. La question des matchs à huis clos se pose. L’UEFA se réserve également la possibilité de déplacer les matchs d’une ville à une autre. En effet, le coronavirus sera très probablement d’actualité au moins au début de l’Euro. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que le virus soit maîtrisé d’ici au mois de juin. De nombreuses questions restent donc en suspens.

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