Cancers : Environ 30 000 cas non détectés à cause du Covid-19

C’est l’inquiétude autour des cancers. En raison du Covid-19, environ 30 000 cas n’auraient pas pu être détectés. La Ligue contre le cancer craint un nouveau retard dans la prise en charge des malades.

30 000 cancers non détectés et autant de personnes non traitées

C’est une des répercussions du Covid-19. En raison du premier confinement, les malades atteints d’un cancer dont dû faire face à des prises en charge différée, des traitements suspendus et même des retards dans le diagnostic.

Avec la seconde vague qui déferle sur l’hexagone, Axel Kahn, président de la ligue contre le cancer craint un nouveau retard dans la prise en charge des malades : « Dès la mise en place du confinement le 17 mars, la totalité des dépistages systématiques des cancers du col de l’utérus, su sein ou encore de la prostate ont été totalement interrompus jusqu’au mois de juin » précise-t-il au micro de Franceinfo.

Si les dépistages systématiques ont retrouvé leur niveau habituel au début de l’été, le retard accumulé dans la prise en charge des patients pourrait ne « jamais être rattrapé ». Un retard qui pourrait même augmenter en raison de la seconde vague qui déferle en France.

Selon les chiffres avancés pat Axel Kahn, environ 30 000 cancers ne seraient pas détectés avant autant de personnes non traitées.

Preuve d’une situation compliquée, Julien Taieb, chef de service d’oncologie digestive de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris doit jongler entre des opérations annulées et des consultations dont les dates dépendent des alertes du gouvernement : « Même si nous avons pu continuer les chimiothérapies, je ne suis pas sûr que la prise en charge d’un cancer du côlon métastasé puisse attendre trois mois » précise t-il à FranceInfos.

Les patients hésitent à consulter

En plus du retard accumulé, les praticiens doivent aussi convaincre les malades de passer le pas de la porte des hôpitaux. En raison du Covid-19, il n’est pas rare de voir un patient hésiter avant de consulter : peur d’attraper le virus ou même de déranger les soignants. Une attente qui peut avoir des conséquences catastrophiques sur la santé : Nous avons vu la réapparition d’états catastrophiques avec une prise en charge de métastases cérébrales que nous voyons rarement dans nos pathologies de cancers digestifs ».

Pour les médecins, il est important que le dépistage et la prise en charge des soins se poursuivent même en cette période de seconde vague estimant que l’hôpital « n’est pas un lieu dangereux ».

Pour le moment, les médecins n’ont pas assez de recul pour chiffrer les conséquences de la crise sanitaire sur les patients atteints d’un cancer.

Cependant, l’institut Gustave-Roussy estime qu’une augmentation de 2 à 5% de la mortalité du cancer est possible dans les 5 prochaines années.

Le gouvernement devrait annoncer, dans la semaine, de nouvelles mesures restrictives pour lutter contre la propagation du Covid-19. Si un reconfinement général n’est pas à l’ordre du jour, les mesures pourraient prendre la forme d’un couvre-feu massif ou encore d’un reconfinement ciblé.

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