Responsable de la prévention pour l’aviation d’Allianz Global Corporate Services, Eva Poujardieu figure dans le top ten mondial féminin en vol à voile et participe régulièrement à des championnats aux quatre coins du monde. Sans que sa vie professionnelle n’en souffre.
« Je pourrais bénéficier du statut de Sportive de Haut Niveau (SHN) défini par le Ministère des Sports, qui me permettrait d’obtenir des congés supplémentaires et un emploi du temps plus souple pour me consacrer davantage au sport et à l’entraînement. Mais je ne le ferais pas, car je considère qu’un sportif a des droits mais aussi des devoirs ». Ainsi s’exprime Eva Poujardieu, spécialiste de vol à voile membre du club très fermé des dix meilleures pilotes mondiales de vol à voile.
Et quand elle ne plane pas, elle bosse. Cette jeune mère de famille, ingénieur des mines, est responsable de la prévention des risques en aviation chez Allianz Global Corporate Services. Pour concilier ses deux carrières, professionnelle et sportive, elle parie sur une organisation et une planification au cordeau, « afin de ne pas faire d’impasses sur le boulot ou l’entraînement : si on est bien organisé, on arrive à concilier et mener de front les deux » insiste-t-elle. Avant d’expliquer que la nature même de sa discipline lui permet d’anticiper très en amont son agenda : « l’hiver est consacré à la remise en état et à la réparation du matériel. L’entraînement reprend au Printemps et la compétition à l’été ». Malgré un calendrier d’épreuves publié très trôt, Eva Poujardieu doit tout de même consacrer toutes ses vacances et congés à l’entraînement.
Et si demain, elle devait choisir entre le vol et son métier ? Le choix lui est parfois demandé. « Mon employeur me soutient à fond. Mais dans le cadre du sport, il y a parfois des allusions ou des demandes plus ou moins détournées de la part d’entraîneurs ou de cadres. Mais tous savent que cela n’est pas possible. D’abord parce que personne en France ne peut vivre du vol à voile. Et puis, même si le danger n’est pas complètement exclu, cette discipline est tout de même moins physique que d’autres sports. On peut donc la pratiquer jusqu’à 80 ans » s’esclaffe-t-elle.