Incendie de Notre-Dame de Paris : un joyau du patrimoine mondial dévasté

Un incendie s’est déclaré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris lundi 15 avril en fin d’après-midi. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé sur place le lancement d’une souscription nationale. Les dons commencent quant à eux à affluer.

Un incendie dans les combles de la cathédrale

Un monument en péril. Sous les regards médusés des Parisiens réunis autour de l’île Saint-Louis, la cathédrale connue dans le monde entier s’est embrasée aux alentours de 19h. Le feu, qui a pris dans les combles du monument, s’est rapidement propagé au toit et à la charpente renommée « la forêt ». Après une nuit entière et l’intervention de 400 pompiers et 18 lances, l’incendie était enfin éteint un peu avant 10 heures. Un temps assez long pour dévaster le monument historique le plus visité d’Europe (12 à 14 millions d’entrées par an).

Si à 22 h50, le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, annonçait que les « deux tours de Notre-Dame [étaient] sauvées » et que sa structure était « sauvée et préservée dans sa globalité », les dégâts restent nombreux. La flèche de la cathédrale, haute de 93 mètres depuis le sol, s’est effondrée sur le toit. La charpente a quant à elle totalement disparu, et a fait s’écrouler une partie de la voûte de la cathédrale. La question de la structure reste elle en suspens. « Le péril du feu étant écarté, le sujet est bâtimentaire (sic) : savoir comment la structure va résister au très grave incendie de cette nuit », a déclaré Laurent Nuñez, le secrétaire d’État à l’Intérieur. Les travaux de sécurisation de la structure devraient durer 48 heures.

La Sainte-Couronne sauvée et mise à l’abri

Tout n’a heureusement pas été détruit, ou du moins pas totalement. Ce mardi matin sur France Inter, le ministre de la Culture a expliqué que le grand orgue de la cathédrale a « l’air d’avoir été assez atteint ». Les reliques les plus précieuses, dont notamment la Sainte-Couronne, ont-elles été transférés en lieu sûr. Les rosaces construites au XIIe siècles ont elles aussi survécu, malgré certaines zones sont noircies. Il reste enfin les statues de la flèche, qui par chance avaient été décrochées il y a quelques jours, puis envoyées à Marsac-sur-l’Isle dans les ateliers de la Société nouvelle de conservation et restauration archéologique pour y être restaurées.

Combien d’années pour réparer les dégâts ?

Désormais, outre les travaux de sécurisation des lieux, place à l’enquête pour définir l’origine de l’incendie. Des ouvriers qui travaillaient sur le chantier de la cathédrale ont ainsi été entendus dans la nuit. » Ce sera une enquête longue, complexe, qui va marier des éléments policiers mais aussi des éléments techniques avec des expertises qui vont être missionnées », explique une source policière au Monde.

Depuis un an, Notre-Dame faisait l’objet de nouveaux travaux de restauration qui devaient s’étaler sur plusieurs années. Une restauration en plusieurs étapes donc. Alors que les travaux sur la flèche et l’arc-boutant numéro 10 avaient commencé, ceux sur le chemin de ronce, le chevet et la sacristie étaient encore à venir. Avec l’incendie d’hier soir, ces travaux seront bien plus nombreux et bien plus longs. Le ministre de la Culture, Franck Riester, estime toutefois sur France Inter qu’il est « beaucoup trop tôt pour évaluer la durée et le coût du chantier ». Une fois le bilan des dégâts effectué, Philippe Plagnieux, professeur d’Histoire du Moyen Âge, explique au Huffington Post « qu’il faudra compter minimum 5 à 10 ans ». Présent sur les lieux dans la soirée, le président a promis de mobiliser « les plus grands talents » pour reconstruire la cathédrale.

Emmanuel Marcon annonce le lancement d’une souscription nationale

Entouré de la maire de la capitale, Anne Hidalgo et de son premier ministre Édouard Philippe, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’une souscription nationale. Avant lui, la Fondation du patrimoine avait annoncé l’ouverture d’une « collecte nationale » sur le www.fondation-patrimoine.org. Dans la soirée la fondation a communiqué un second site afin de faire face à l’afflux de connexion : https://don.fondation-patrimoine.org/SauvonsNotreDame/. Pour centraliser les dons, le Centre des monuments nationaux a ouvert le site rebatirnotredamedeparis.fr. En parallèle, Anne Hidalgo, a annoncé une contribution à hauteur de 50 millions d’euros de la Ville. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a pour sa part annoncé le déblocage de 10 millions d’euros.

Côté mécènes, LVMH et la famille Arnault va débloquer 200 millions d’euros. La société d’investissement de la famille Pinault, Artemis, ont annoncé un don de 100 millions d’euros. Le groupe Total a lui dans la journée fait savoir qu’il participerait en débloquant 100 millions d’euros. Des internautes ont eux aussi souhaité apporter et ont créé de multiples cagnottes sur des plates-formes, comme Leetchi et Lepotcommun. Très ému, le président de « Friends of Notre-Dame de Paris » a remercié dans l’après-midi « l’élan populaire pour la cathédrale ».

 

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