Brève : Covid-19 : les syndicats réclament une meilleure protection des salariés de la banque

« Depuis les mesures annoncées par Emmanuel Macron contre l’épidémie de  coronavirus, lundi soir 16 mars, la situation est très tendue, constate Frédéric Guyonnet, président national SNB CFE-CGC, première organisation syndicale du secteur bancaire. Les lignes téléphoniques de nos syndicats ont explosé, sous la pression d’appels de salariés qui ont l’obligation de recevoir du public sans protection particulière. » Les syndicats de la banque exigent désormais des directions « de prendre leur responsabilité pour la santé des collègues», selon les mots d’un communiqué de la CFDT Banques et Assurances.

Masques FFP2, gel hydroalcoolique, gants jetables

Les organisations syndicales exigent désormais l’équipement de protection qu’ils estiment nécessaire pour recevoir le public en sécurité : masques FFP2, gel hydroalcoolique, gants jetables. « Il est assez facile de se procurer des gants, résume Frédéric Guyonnet, mais il s’avère beaucoup plus compliqué d’obtenir du gel hydroalcoolique, et quasiment impossible de recevoir des masques. » Celui-ci souligne que la grande distribution et les commerces alimentaires disposent désormais de ces équipements de protection pour leurs personnels, contrairement au secteur bancaire qui, à ce jour, ne bénéficie pas de stocks réservés. « Nous demandons aussi que les agences soient fermées au public, sauf pour les opérations vitales, par exemple lorsqu’un client n’a pas de carte pour retirer des espèces », poursuit Frédéric Guyonnet.

Certains salariés souhaiteraient exercer leur droit de retrait, face à un danger qu’ils estiment grave et imminent pour leur vie et leur santé. « Mais lorsque vous ne souffrez pas de pathologies particulières ou que vous ne gardez pas d’enfants de moins de 16 ans, ce n’est pas possible », souligne le président du SNB CFE-CGC. « Le gouvernement a déclaré le secteur bancaire « opérateur d’importance vitale » (OIV) pour la Nation. Un droit de retrait dans ce cadre risquerait d’être requalifié en abandon de poste, car nous nous devons d’assurer ce service d’importance vitale pour la Nation. »

Droit de retrait potentiellement requalifié en abandon de poste

Dans un « coup de gueule du SNB CFE-CGC », diffusé aujourd’hui sur les réseaux sociaux, il précise : « Pour les banques qui ne serviraient pas les clients et qui n’assureraient pas le service minimum tel que le veut la loi, la perte de l’agrément bancaire peut être envisagé, et donc la perte pure et simple du droit d’exercer une activité bancaire pendant et après la crise ! »

Dans les services centraux, sans contact avec le public, la situation serait à peine meilleure. « Dans ces vastes open spaces, des plates-formes regroupent des centaines de collaborateurs qui travaillent les uns à côté des autres, en espace clos, explique Frédéric Guyonnet. Il n’y aucun respect des consignes sanitaires officielles : limitation des contacts au quotidien à un maximum de cinq personnes, distance d’au moins un mètre durant les échanges, etc. » Le télétravail ne serait pas au point non plus. « Certains réseaux bancaires étaient en train d’expérimenter des dispositifs de télétravail quand est survenue la crise du coronavirus. Ils ont tenté de le déployer à grande échelle. Mais leurs systèmes informatiques ne sont pas encore calibrés pour de gros volumes, les connexions explosent », regrette Frédéric Guyonnet. « Nous avons demandé d’identifier avec précision les métiers dont la présence physique n’est pas essentielle à l’activité bancaire, comme les services formation ou immobilier, par exemple. Ces personnes doivent rester chez elles, afin de récupérer des espaces immobiliers à redéployer pour les services essentiels, qui permettent de préserver les distances physiques entre chacun. Ces mesures sont faciles à mettre en place, et nous pensons pouvoir les obtenir. »

G.D.

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