Assurance crédit : la délégation d’assurance stagne

Très intéressante pour les personnes contractant un prêt immobilier, la délégation d’assurance leur permet de diviser par deux le montant de leurs cotisations. Cependant, le nombre de contrats souscrits baisse. En effet, les banques ne sont pas prêtes à renoncer à un marché qui leur rapporte un peu moins de 10 milliards d’euros. Assurland fait le point.

La délégation d’assurance, une histoire qui ne date pas d’hier

Depuis que la loi Lagarde a vu le jour en juillet 2010, soit il y a désormais 10 ans, les emprunteurs ont la possibilité de choisir s’ils veulent souscrire une assurance crédit auprès de la banque prêteuse ou autre part. En souscrivant une assurance prêt immobilier auprès d’une délégation d’assurance, il est possible de réduire ses frais d’un tiers, voire de moitié. de moitié. Pour cela, il faut cependant souscrire un contrat qui respectera les garanties exigées par la banque prêteuse.

En 2014, la mise en place de la loi Hamon est venu renforcer davantage la délégation d’assurance. Comment ? En permettant aux assurés de résilier leur contrat d’assurance emprunteur à tout moment dès la première année de leur crédit. Ainsi, s’ils ont souscrit auprès de leur banque prêteuse, ils peuvent changer pour la délégation d’assurance. Une résiliation encore plus facilité par l’amendement Bourquin qui arrive quatre années plus tard. Grâce à ce dernier, la résiliation est désormais possible, chaque année, à la date anniversaire du contrat. Mais alors pourquoi les emprunteurs ne changent-ils pas d’assurance ?

Un marché à 10 milliards d’euros que les banques ne veulent pas perdre

Alors que la délégation d’assurance offre la possibilité aux emprunteurs de souscrire une assurance crédit à un prix plus avantageux que celle proposée par leur banque prêteuse, le nombre de souscriptions est en baisse. En effet, si en 2018 la délégation d’assurance ne représentait déjà que 15 % des parts de marché, elle est passée à 12 % en 2019 et la raison de cette baisse est simple. Quand on sait que le marché de l’assurance crédit représente un tout petit peu moins de 10 milliards d’euros (9,8) pour les banques, on comprend que ces dernières souhaitent conserver le plus de contrats possibles. Pour cela, il semblerait que certains établissements financiers soient prêts à de nombreuses manœuvres afin d’éviter de voir partir leurs assurés. Ils auraient en effet tendance à ne pas communiquer à ces derniers leurs droits de résiliation alors que l’amendement Bourquin le dit : les banques sont dans l’obligation de tenir informés ses assurés, chaque année et au moins trois mois avant l’échéance annuelle du contrat, qu’ils peuvent résilier.

Emprunteurs : les banques font pression pour ne pas les voir partir

Si certains emprunteurs ne sont pas toujours au courant qu’ils ont la possibilité de résilier leur contrat auprès de leur banque prêteuse, d’autres s’intéressent à la délégation d’assurance. Mais dès que les banques comprennent que leurs assurés s’apprêtent à résilier, elles sortent les grands moyens pour les retenir. Comment ? Certaines n’hésitent pas à remettre en question le taux du prêt ou même à questionner quant à la viabilité de la demande de prêt, une pression qui fait souvent peur aux emprunteurs.

Quelle solution s’offre alors aux emprunteurs pour rejoindre la délégation d’assurance ?

Lorsque l’on a un projet immobilier, son premier objectif est d’obtenir un crédit qui permettra de mener ce projet à bien. Ainsi, arriver auprès d’une banque en disant, d’entrée de jeu, ne pas vouloir souscrire l’assurance crédit à ses côtés est risqué. Les spécialistes de la délégation conseillent donc d’user de la loi Hamon. L’idée est donc de souscrire une assurance emprunteur auprès de la banque prêteuse, suite à quoi l’emprunteur aura un an pour trouver un autre assureur et donc souscrire une délégation d’assurance.

Attention cependant, il est indispensable que les nouvelles garanties soient au moins équivalentes à celles proposées par la banque prêteuse.

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