2020 a été une année historique pour la voiture électrique, y compris sur le marché français. En toute logique, cette tendance devrait se poursuivre cette année, avec des nouveautés attendues chez nos constructeurs. Petit tour des modèles au programme en 2021, et des raisons de cette croissance.
Les modèles électriques et hybrides atteignent 20% des immatriculations
Difficile de tirer des points positifs de l’année qui vient de s’écouler pour le marché automobile français. Si ce n’est un : l’engouement pour les voitures électriques, qui ne s’est pas démenti, et devrait donc se poursuivre logiquement cette année. En 2020, la part des voitures neuves à batteries a triplé par rapport à 2019, pour atteindre le cap de 21,5% des immatriculations totales.
Même constat du point de vue commercial : les véhicules 100% électriques représentaient 1,9% des ventes en 2019, contre 6,7% en 2020. Pour les hybrides rechargeables, cette part est passée de 0,8% des ventes à 4,5% l’année passée. Des volumes et un début de démocratisation jamais vus jusqu’ici.
Une règlementation de plus en plus sévère à venir
Ce constat s’affiche également dans l’ensemble de l’Europe, où la part de marché des voitures électriques et hybrides atteint désormais 20% des immatriculations. Rien de plus logique : ce mouvement qui traverse les frontières doit en effet beaucoup aux nouvelles réglementations qui entrent en vigueur dans l’Union européenne. Les constructeurs se verront désormais imposer de sévères amendes si leurs véhicules dépassent la barre de 95 g de CO2 au km, et cette législation sera amenée à se durcir encore dans les années à venir.
Pour prendre les devants, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède ont déjà annoncé leur volonté d’interdire les ventes de véhicules thermiques à partir de 2030. Sur le banc des accusés pour dépassement répétés des seuils autorisés d’émissions de particules fines, la France est contrainte d’emprunter le même chemin.
Une nouvelle étape sera franchie cette année : Marseille, Nice, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Toulon et Rouen se sont engagées à devenir (à l’instar de Paris, Lyon et Grenoble) des Zones à faibles émissions (ZFE), avec l’adoption de la fameuse vignette Crit’Air. À terme, c’est l’exclusion des véhicules les moins propres qui est prévue dans les centres-villes concernés.
Si l’on ajoute à ces nouvelles réglementations la prolongation des aides gouvernementales (bonus écologiques) et le durcissement du malus, la voie est toute tracée pour le secteur automobile français dans les années qui viennent : de l’électrique et encore de l’électrique, comme le montre d’ailleurs l’agenda des sorties.
De l’électrique et encore de l’électrique en 2021
C’est ainsi pas moins d’une centaine de nouveaux véhicules électriques qui est attendu en 2021, tous constructeurs confondus. Côté français, les regards se tournent d’abord vers Renault, qui vient d’annoncer le retour de son modèle mythique, la R5, en version électrique.
La marque au losange prépare aussi une petite révolution avec la Dacia Spring, annoncée comme la voiture électrique la moins chères du marché (autour de 12 000 euros bonus compris). Le printemps 2021 devrait voir aussi l’arrivée du nouveau Kangoo, avec là aussi une version électrique, ainsi que celle d’un SUV coupé, l’Arkana. À la rentrée prochaine, Renault proposera enfin une nouvelle génération de Mégane, uniquement alimentée par batteries.
Pour les concurrents, chez PSA-Citroen, c’est également la course à l’énergie verte, façon hybride. Peugeot devrait bientôt dévoiler sa nouvelle génération de 308, avec, c’est une première, un modèle hybride rechargeable. Chez DS, on attend la nouvelle mouture de la DS4, ainsi qu’une DS9 avec, là aussi, une motorisation hybride. Chez Citroën, c’est le lancement d’une nouvelle C5 qui se prépare, avec, bien sûr, une faible place laissée à l’énergie thermique.
C’est un programme similaire qui est prévu par leurs concurrents étrangers. On attendra notamment la nouvelle Fiat 500 électrique, en version trois portes, mais aussi la commercialisation du concept EQA chez Mercedes, avec en ligne de mire dix véhicules 100% électriques au catalogue à l’horizon 2022. Au rayon des SUV électriques, on trouvera aussi pêlemêle : le IX3 chez BMW, le ID.4 chez Volkswagen, le Ariya chez Nissan, et, après le succès du Model X, un Model Y inédit chez Tesla.
L’année 2021 se profile donc bien comme une nouvelle année de records pour l’automobile verte, au regard du virage pris par les constructeurs et par les régulateurs. Toutefois, pour que ce bouleversement soit crédible et se perpétue, il faudrait que, dans le même temps, le taux d’équipements suive. Ce qui est encore loin d’être le cas, rapporte l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). D’après un décompte effectué à la fin de l’année dernière, l’Hexagone ne disposait que de 29 000 points de recharge, encore bien loin des 100 000 bornes promises cette année.