Rénovation énergétique : un rapport parlementaire épingle le retard français

Où en est la rénovation énergétique des bâtiments en France ? Un rapport parlementaire vient de rendre son verdict : le retard est conséquent, et les moyens mis en œuvre (notamment cette année via l’aide MaPrimeRénov’) jugés insuffisants.

Une nouvelle aide qui se voulait ambitieuse

2021 doit être l’année de la rénovation énergétique des logements. Depuis six mois, le gouvernement met en effet le paquet sur sa nouvelle aide destinée aux particuliers : « MaPrimeRénov’ ». 

De nombreuses promesses ont été faites : un dispositif ouvert à tous les revenus, un panel de travaux éligibles plus large, le déblocage de deux milliards d’euros supplémentaires (par rapport à la première version de la prime, lancée en 2020), et des devis qui pourront être remboursés jusqu’à 90% (voire 100% en cumulant d’autres aides).

Pour rappel, cette nouvelle aide peut être demandée depuis le 1er janvier, mais elle est également rétroactive : les devis signés après le 1er octobre 2020 sont aussi concernés. En face des moyens mis en œuvre, le gouvernement affiche également plusieurs objectifs ambitieux : amener tout d’abord l’ensemble du parc résidentiel aux étiquettes A et B (correspondant aux logements basse consommation) d’ici 2050. 

Mais aussi de réduire durablement le nombre de passoires thermiques sur le territoire, en faisait disparaitre les étiquettes F et G d’ici 2028. Au nombre de 4,8 millions dans l’Hexagone, ces logements particulièrement énergivores et chers à chauffer représentent 17% du parc des habitations principales. 

Un manque de rénovations globales prévues

Il y a donc bien urgence à agir. Seulement, nous partons de loin. C’est ce qu’a conclu le 10 février un rapport de la mission d’information parlementaire chargée d’évaluer la progression de la rénovation thermique des bâtiments en France. Le constat est sans équivoques et jette un froid sur les objectifs gouvernementaux : « Il y a une inadéquation entre des objectifs très ambitieux et les moyens mis en œuvre pour les atteindre », regrette Vincent Descœur (député du Cantal, LR), président de la mission.

Il suffit, pour s’en rendre compte, de mettre face à face le nombre de rénovations réalisées et celles qui seraient nécessaires pour tenir le cap. Il faudrait réaliser, d’après le rapport, 370 000 rénovations globales d’ici 2022, puis 700 000 par an à partir de 2030

Ces rénovations globales correspondent aux chantiers les plus lourds, qui intègrent un ensemble de travaux : isolation des murs, ou de la charpente, changement du chauffage, de la ventilation, etc. 

Or, tous travaux confondus (les plus petits compris), la première version de la prime n’avait recueilli que 150 000 dossiers en 2020. L’objectif d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, est que la nouvelle aide soit demandée par 400 000 à 500 000 foyers cette année, mais sans préciser dans cette somme le nombre de rénovations globales attendues.

Et c’est bien là un autre problème de MaPrimeRénov’, qui, selon rapport, privilégie surtout les rénovations « par (petits) gestes », comme le changement d’une fenêtre par exemple. Mais surtout, conclut le rapport, en citant le Haut Conseil pour le climat et les experts de l’Agence de la transition écologique (Ademe), ce sont les moyens financiers qui manquent, puisqu’il faudrait trouver 15 à 20 milliards d’euros par an pour subventionner efficacement la rénovation énergétique des bâtiments.

D’autres pistes avancent pour rénover le parc immobilier

Le gouvernement essaie néanmoins d’avancer sur d’autres fronts, pour arriver à un parc moins énergivore et plus décent pour les Français. D’ici 2023, Emmanuelle Wargon a annoncé que les passoires thermiques (étiquettes F et G) seraient interdites à la location, à l’aide d’un contrôle accru des petites annonces.

Le 1 juillet prochain entrera également en vigueur un nouveau mode de calcul de la performance énergétique d’un logement (DPE). Jusqu’ici, il se baisait sur les factures énergétiques du dernier occupant, ce qui pouvait donner une indication biaisée si le logement était inoccupé tout ou partie de l’année. La nouvelle méthode se fondera davantage sur les caractéristiques du bâtiment (son bâti, la qualité de l’isolation, le système de chauffage), ce qui permettra de mieux cibler ceux qui nécessitent une rénovation d’ampleur.

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