Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, les comportements d’épargne des Français pourraient connaître une inflexion en 2021. Le taux d’épargne a atteint 21,3 % en 2020 et devrait rester élevé en 2021, à 19,2 % selon les prévisions de BPCE. 42 % des Français estiment être dans une situation d’ « opportunité d’épargne », selon l’INSEE, un plus haut depuis 1972 – même si, selon le baromètre BPCE, 43 % des Français déclarent ne pas avoir assez d’épargne de précaution pour faire face à la crise et si, en 2020, les 20 % les plus aisés ont été à l’origine de 70 % du surplus d’épargne.
« Début 2021, nous constatons le maintien de cette surcollecte de précaution importante, avec peut-être une forme de normalisation contrainte des comportements d’épargne », indiquait Alain Tourdjman, directeur Études, veille et prospective de BPCE, lors de la présentation, le 14 avril, du 7e baromètre BPCE L’Épargne. 2021 apporte cependant son lot d’incertitudes avec l’attente de l’immunité collective, le retard de la vaccination en Europe, la crainte de son inefficacité face à de nouveaux variants, et l’attente d’une montée inexorable du chômage.
Février 2021 marque un recul modéré des placements financiers, et la composition de cette surépargne commence à évoluer. BPCE anticipe que sur 116,5 milliards d’euros de placements financiers hors titres en 2021 (contre 124 milliards en 2020), les dépôts à vue (DAV) devraient représenter 49,8 % du total, contre 59,5 % en 2020. Les Français vont davantage placer leur épargne, sur les livrets notamment, épargne réglementée, LEP et livret jeune, et moins la laisser sur des comptes courants. L’assurance vie va connaître une reprise et pèsera 6,6 % de ces placements, contre -5,3 % en 2020. Enfin, BPCE se demande si les Français se sont réconciliés avec la Bourse. Alors que le nombre de détenteurs d’actions a été divisé par deux entre 2009 et 2019, il est reparti à la hausse depuis le début de la crise sanitaire. L.B.