Tarifs assurance : Hommes et femmes paient-ils la même chose ?

Depuis le passage, il y a un an, d’une nouvelle réglementation qui a bouleversé les modalités de tarification en assurance, hommes et femmes sont supposément logés à la même enseigne quant au prix de leurs couvertures. Supposément…

Le 21 décembre 2012, le secteur de l’assurance se retrouvait bousculé par une nouvelle disposition imposée par la Cour européenne de justice : l’abolition de toute forme de discrimination tarifaire entre les sexes. A partir de cette date, plus aucun assureur n’était en droit de proposer un prix diminué ou majoré à un client sous prétexte que cela soit un homme ou une femme.

Comment sont fixés les tarifs d’assurance ?

Rappelons que pour fixer un tarif, un assureur apprécie trois paramètres. En premier lieu, le coût des sinistres et leurs fréquences. Comme par exemple un jeune automobiliste qui a potentiellement plus de chances d’engendrer un accident en raison de son manque d’expérience de la route. Second critère, les frais, charges et coûts de gestion qui correspondent aux taxes, salaires et loyers que l’assureur doit payer. Et enfin les bénéfices qu’ils dégagent, autrement dit sa marge. Tous ses facteurs, dans lequel le sexe d’un assuré est souvent lié, jouent sur l’élaboration des prix des polices, notamment si les valeurs fluctuent.

La fin de la discrimination entre les sexes sur les tarifs aurait du se traduire par des modifications économiques palpables pour les Français. La plupart aurait du ainsi voir le prix de leur couverture s’abaisser ou augmenter. Un an après la proclamation de cette nouvelle législation, l’heure du bilan a sonné. Hommes et femmes se retrouvent-ils réellement sur un pied d’égalité ?

En auto

Dans la théorie

Réputées moins créatrices d’accidents que les hommes sur la route, les femmes bénéficiaient jusqu’au 21 décembre 2012 de tarifs réduits sur leur assurance auto, de 8% moins chers en moyenne selon le comparateur Assurland. Une différence qui pouvait même atteindre 20% d’économies pour les jeunes conductrices, une fois passée leur période de permis probatoire.

Dans la pratique

Les femmes auraient donc du voir leurs primes d’assurance augmentées, et celles des hommes s’amoindrir. Dans les faits, les choses semblent avoir changer sur les comparateurs, en témoignent les simulations effectuées par les journalistes de News Assurances qui ont obtenu, à profils identiques, des égalités tarifaires entre hommes et femmes. Cependant, seuls les résultats des mêmes compagnies, généralement des pure-players (assurances online) ressortent à chaque fois. Impossible de connaître les prix proposés par les grosses enseignes. Et pour cause, tel que le dévoile Stéphane Chappellier, Actuaire et Associé Responsable du pôle IARD chez Actuaris, les assureurs conservent leurs devis secrets en fonction du genre.

Les assureurs ont donc su trouver quelques parades bien avisées pour contourner cette fin des inégalités tarifaires. Une autre de leur tactique consiste à se baser notamment sur la puissance fiscale ou l’usage d’un véhicule. Les femmes conduisant généralement, et de façon plus sporadique, des petites voitures citadines moins taillées pour atteindre des vitesses excessives, il est aisé de fournir un tarif réduit à une automobile moins accidentogène. Les compagnies d’assurance peuvent donc s’attarder sur d’autres critères que le sexe pour aboutir à des prix équivalent à ceux d’avant le 21 décembre 2012.

En santé

Dans la théorie

Prenant statistiquement davantage soin de leur santé, en multipliant plus fréquemment les consultations (dermatologues, gynécologues, dentistes, radiologie…) mais également en raison de dépenses plus importantes lors de la période de maternité et lors de la ménopause, les femmes coutent plus cher à leurs assureurs. Elles payaient donc, en conséquence, des primes/cotisations plus élevées que les hommes (10% de plus en moyenne selon Assurland) pour leur couverture, avant le 21 décembre 2012.

Dans la pratique

Moins déterminante qu’en auto, la décision de la Cour de justice européenne ne devait avoir qu’une incidence mitigée sur les tarifs santé. Seuls 10% des Français devaient se retrouver impactés, à cause principalement de la part des salariés (50%) couverte par des mutuelles entreprises. Ces couvertures financées pour moitié par les employeurs, n’ont jamais tenu compte du sexe pour la détermination des tarifs. Grâce à la mutualisation collective des risques, chaque employé peut bénéficier de la même protection pour un prix équivalent.

Par ailleurs, Stéphane Chappellier apprend que

En assurance décès

Dans la théorie

Si l’on s’en réfère aux statistiques sur l’espérance de vie, les hommes vivraient moins longtemps que les femmes. Une différence qui était directement retranscrite sur les primes/cotisations des contrats d’assurance décès avant le 21 décembre 2012, jouant en la défaveur de la gente masculine.

Dans la pratique

A l’heure actuelle, difficile de dire si les assureurs ont joué le jeu de l’égalité tarifaire sur ce segment. L’écart de longévité se réduisant de plus en plus entre les deux sexes, les prix des assurance tendent donc à s’égaliser année après année sans que la Loi du 21 décembre 2012 n’ait réellement d’impact dessus.

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