Une université des Pays-Bas met au point le premier vélo anti-chute

Les Pays-Bas sont connus pour leur réseau de pistes cyclables très développé. Le vélo fait partie intégrante du quotidien néerlandais, avec ses avantages comme ses inconvénients. En effet, de nombreuses personnes, en particulier âgées, ont de nombreux accidents pour de simples chutes. L’Université de technologie de Delft a donc développé le premier vélo anti-chute pour protéger les cyclistes.

La chute, l’une des causes principales de blessures à vélo aux Pays-Bas

Le vélo est une bonne solution de mobilité alternative : non-polluante, rapide sur de courtes ou moyennes distances, bien moins encombrant qu’une voiture. Néanmoins, il y a quelques inconvénients, dont la dangerosité potentielle de ce moyen de transport. En France, le nombre de blessés et de morts à vélo est en constante augmentation. La question de la sécurité, l’une des plus importantes sinon la plus importante dans la transition vers une mobilité douce, est donc prioritaire.

Aux Pays-Bas, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2017, 206 cyclistes ont subi un accident mortel, contre « seulement » 201 automobilistes. En outre, l’Université de Delft estime que, chaque année, « 120 cyclistes de 55 ans ou plus sont tués dans des accidents, alors que « 4 280 cyclistes de cette tranche d’âge sont impliqués dans des accidents sérieux ». Il a également été constaté que beaucoup de personnes âgées se blessaient à vélo, non suite à une collision ou un accident impliquant un autre usager de la route, mais suite à une simple chute. « Selon notre data, sur tous les cyclistes sévèrement blessés au-delà de 65 ans, 80 % tombent simplement de leur vélo, ce qui est énorme, explique Arend Schwab, le chercheur en charge du projet. Elles ne se font pas renverser par des bus ou des voitures contrairement aux idées reçues, elles tombent sur le côté. »

Un dispositif pour stabiliser le vélo au-delà de 4 km/h

Pour répondre à cette problématique, l’Université de Delft a mis au point un système « anti-chute ». « Notre idée, c’était d’aider ces personnes qui n’arrivaient pas à garder leur vélo droit, en cherchant un système de contrôle de l’engin qui pouvait stabiliser le vélo », ajoute Arend Schwab. Le dispositif est en développement depuis deux années maintenant et repose sur un principe simple : une trajectoire rectiligne est maintenue grâce à un capteur détectant une potentielle chute entraînant un moteur relié à un processeur. Le système ne s’active qu’au-delà de 4 km/h et reste bien entendu désactivé à l’arrêt.

« C’est une innovation très spécifique, pour les gens qui ont un problème d’équilibre. On peut complètement le comparer à l’ABS (le système anti-blocage des roues) dans une voiture ou l’aide à la conduite, qui nous remet dans la bonne voie si on se déporte, précise Schwab. C’est un plus pour les vélos que les personnes pourront acquérir si elles le souhaitent, mais qui n’aura rien d’indispensable pour l’usager moyen. » Il poursuit : « Il y a définitivement une courbe d’apprentissage, il faut s’habituer. L’important, c’est de se  »laisser porter ». Ceux qui ont réussi à faire ça nous ont dit qu’ils étaient très satisfaits et que ça les aidait à porter leur attention ailleurs que sur leur équilibre. »

Pour l’instant, la présentation officielle du projet semble encore loin, « au moins trois années ». Le système devrait se trouver entre 200 et 400 euros.

Les Pays-Bas, un pays bien adapté aux enjeux de la mobilité à vélo

Il n’est guère surprenant qu’un tel dispositif soit en développement aux Pays-Bas. À partir des années 1970, le pays a très fortement développé le vélo et les infrastructures liées à son usage. Une véritable culture du vélo s’y est même développée. D’ailleurs, l’ordre de priorité est le suivant : vélo, piéton et enfin voiture.

Actuellement, les Pays Bas comptent un peu plus de 17 millions d’habitants pour presque 20 millions de vélos. Il y a donc plus de vélos que d’habitants. Et les cyclistes peuvent profiter de presque 20 000 km de pistes cyclables, en plus d’aménagements tels que de nombreux parkings à vélos. La France, qui compte de plus en plus de cyclistes, travaille également sur l’aménagement en faveur de la mobilité à vélo.

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