Auto : les boites noires vont devenir obligatoires et peser sur les cotisations d'assurances

Nouvelle obligation pour les constructeurs et automobilistes : l’installation d’une boite noire à l’intérieur des véhicules à partir de l’année prochaine. Cet enregistreur devrait renforcer la sécurité des routes, mais va aussi représenter un coût supplémentaire. On peut donc craindre qu’il fasse également grimper les cotisations d’assurances. Explications.

Une chance pour la sécurité routière ?

Les accidents de voiture seront-ils bientôt aussi bien documentés que les crashs d’avions ? La réponse est oui : à partir de mai 2022, tous les véhicules neufs devront être équipés d’un boitier enregistrant un grand nombre de données (vitesse, freinage, port de la ceinture, allumage des phares et des clignotants…) avant et après un choc. 

Cette nouvelle obligation, votée par le Parlement européen, concernera aussi les véhicules d’occasions à partir de 2024. Rien de comparable en revanche avec les imposantes boites noires (en réalité oranges) qui se trouvent dans les aéroplanes : il s’agira pour les voitures, utilitaires, poids-lourds et bus d’une puce électronique enfermée dans un petit boitier (qui lui sera bien noir en revanche) et placé dans à un endroit protégé dans le véhicule. 

Le boitier ne pourra pas être retiré et sera alimenté de façon autonome. Les données enregistrées ne pourront être exploitées que par les forces de l’ordre pour déterminer les causes d’un accident de la route. Le but premier de ce nouveau dispositif est de renforcer la sécurité automobile.

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Un dispositif à angle mort

En la matière, les pays dans lesquels ces boitiers existent déjà affichent des résultats encourageants. Aux États-Unis, par exemple, les pouvoirs publics ont mesuré une baisse de 20% des accidents depuis cinq ans (Outre-Atlantique, ces enregistreurs existent depuis 2006). Le raisonnement se veut limpide : sachant que leur comportement au volant est enregistré, les automobilistes seront amenés à être plus prudents.

Pourtant, il demeure deux angles morts qui échappent à l’enregistreur de données d’accident : ce dernier ne peut déterminer si le conducteur était au téléphone ou état d’ébriété. Or, ces deux aspects sont déterminants dans un grand nombre d’accidents. 

À terme, l’installation d’éthylotest empêchant le démarrage du véhicule pourrait pallier en partie ce fléau (à condition qu’un tiers ne souffle pas à la place du conducteur…). Pour réduire la dangerosité des téléphones, c’est sur les dashcams, ces caméras qui filment l’intérieur de l’habitacle, qu’il faudra compter (30 000 véhicules en seraient déjà équipés en France).

En revanche, il est certain que les boites noires automobiles réduiront la durée des procédures devant les tribunaux, en permettant de déterminer plus rapidement les responsabilités d’un sinistre. Une chance pour les victimes et leurs proches, mais pas pour le travail des assureurs, puisque ces données ne leur seront pas transmises.

Augmentation ou baisse des cotisations d’assurances ?

Côté assurance également, la question qui se pose est celle de l’augmentation ou de la diminution des primes d’assurances auto suite à cette nouvelle obligation. D’un côté, l’installation de ce nouvel équipement représentera un coût supplémentaire, qui augmentera la valeur des véhicules. 

Pour équiper un véhicule d’occasion, par exemple, le prix devrait tourner autour d’une centaine d’euros, sans compter celui de la main d’œuvre nécessaire pour mettre le boitier en place. Or, comme on le sait depuis quelques années, un parc automobile qui monte en gamme en termes d’équipements est plus cher à assurer, car plus cher à réparer, et les cotisations d’assurances auto augmentent mécaniquement : 

« Les constructeurs ont d’ores et déjà annoncé que le prix à l’achat serait plus élevé. La logique est implacable si la valeur du véhicule est plus importante, il pourrait être plus onéreux de l’assurer », rappelle Olivier Moustacakis, co-fondateur d’Assurland.

D’un autre côté, il est aussi possible d’espérer une baisse des cotisations auto sur le plus long terme, en raison de la baisse de l’accidentalité, si cette dernière est bien au rendez-vous. Si les assureurs ont moins d’accidents à indemniser grâce à ce nouveau dispositif, ils feront des économies, et pourront en profiter pour faire baisser le prix de leurs assurances. 

Un principe déjà appliqué avec le pay how you drive

Une formule d’assurance adoptant ce principe existe déjà : c’est le pay how you drive : à l’aide d’un également d’un boitier, des données sur la conduite de l’assuré sont enregistrées. Plus il se montre prudent et respectueux du Code de la route, plus son assureur lui accorde des réductions sur le montant de sa prime d’assurance. 

Pour vous donner une idée, nous avons simulé un tarif d’assurance avec cette formule chez Direct Assurances, pour une automobiliste de 35 ans, domiciliée à Paris, avec 4 ans de permis et roulant au volant d’une Fiat 500.

Pour ce profil, le prix d’une assurance tous risques revient à 521 euros par an. Avec une formule « pay how you drive », la prime devient variable : en cas de conduite dangereuse, elle peut grimper jusqu’à 557 euros, mais si la conductrice se montre prudente, la cotisation annuelle peut baisser jusqu’à 279 euros.

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