Les start-up et les transferts de technologie, nouveau souffle pour les clusters méditerranéens


Les start-up et les transferts de technologie, nouveau souffle pour les clusters méditerranéens


Le Casablanca Technopark a été l'un des premiers parcs technologiques à voir le jour dans la Sud de la Méditerranée (photo : F.Dubessy)

Le Casablanca Technopark a été l’un des premiers parcs technologiques à voir le jour dans la Sud de la Méditerranée (photo : F.Dubessy)

Arrivés voici une vingtaine d’années dans les pays méditerranéens, avec comme pionniers les incubateurs d’El Ghazala (Tunisie), Berytech (Liban) et Casablanca Technopark (Maroc), les écosystèmes d’innovation se sont rapidement développés dans ces régions. Les parcs technologiques (souvent baptisés technoparks) ou clusters (grappe d’entreprises en français), spécialisés dans des secteurs précis, sont venus compléter le maillage en mutualisant les compétences entre entreprises du même secteur d’activité ou de la même filière.

En 2017, le programme The Next Society recensait 478 structures actives, privées ou publiques, voire les deux, dans l’innovation, réparties sur sept pays*: incubateurs, clusters, mais aussi accélérateurs, espaces de co-working, fablabs (lieux d’expérimentations), bureaux de transfert technologique… La culture naissante de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Méditerranée a largement été favorisée par la multiplication et la professionnalisation des structures d’appui aux innovateurs. Les nouveaux programmes de soutien à l’entreprenariat y ont participé également, comme ceux lancés par les talents de la diaspora. Ainsi que les premiers réseaux de Business Angels ou encore les accélérateurs privés proposant l’accompagnement technique comme le financement.
 
« Traditionnellement, les clusters ont suivi une logique de regroupement sur un territoire. Et c’est selon cette seule approche, fédérative plus que collaborative in fine, qu’ils se sont structurés« , analyse Mathias Fillon, coordinateur The Next Society chez Anima Investment Network.
Aujourd’hui, ils recherchent un nouveau souffle. « Les clusters doivent saisir l’opportunité que leur confère leur position particulière au sein de l’écosystème (animation de la relation Pme-recherche-startup autour de filière et ou de territoire commun) pour pleinement faire circuler en leur sein les capacités d’innovation et de technologies« , note Mathias Fillon.


Renforcer l’attractivité des clusters auprès des start-up

Publié en 2017, un rapport de l’Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA – Onu) soulignait l’importance d’un renouvellement de leur rôle « dans une optique de renforcement de l’efficacité du système national d’innovation ». Ce qui permettrait, selon ce document, de « mieux connecter les besoins industriels locaux avec les capacités d’innovation générées par les acteurs de la recherche et les start-up ».
 
Pour Mathias Fillon, cette dynamique, catalysée par les clusters, « valoriserait au plan national les innovations portées par les start-up, les centres de recherche et les universités. » Elle réduirait aussi « la déperdition des efforts des innovateurs et Pme dans la recherche d’investissement, de partenariat industriel ou d’acquisition de technologie.« 
 
De plus, cette connexion entre clusters et entreprises augmenterait la création de valeur nationalement en limitant le recours aux acquisitions d’innovations étrangères. L’ensemble de ces avantages venant renforcer l’attractivité des clusters auprès des start-up.
 
 
*Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie.

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