Le deuxième volet de la « loi du 28 février 2022 pour un accès plus juste, plus simple et plus transparent au marché de l’assurance emprunteur », aussi appelé Loi Lemoine, est entré en vigueur le 1er septembre 2022. Cette loi permet à chaque emprunteur de changer, à tout moment, son assurance de prêt, en respectant certaines conditions.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers ont répondu présent. « On est à +300% de demandes par rapport à un mois lambda, assure Astrid Cousin, responsable de la communication du comparateur Magnolia.fr. Il y a actuellement un réel engouement des emprunteurs. »
Un constat partagé par Émilie Ruben, responsable de la communication chez Sécurimut : « Depuis le 1er septembre, on est environ à 40% de demandes de devis en plus par rapport à notre moyenne sur l’année. Et la plupart des gens qui cherchent trouvent des solutions intéressantes pour changer d’assurance emprunteur. »
Des milliers d’euros d’économies à réaliser
Alors que certains acteurs du marché craignaient une hausse des tarifs, notamment à cause de la suppression du questionnaire de santé pour certains prêts (de moins de 200 000 euros par tête avec remboursement avant le 60e anniversaire de l’emprunteur), le site Magnolia.fr estime que les prix se sont régulés sur ce mois de septembre, avec des hausses comprises entre 5% et 25% mais néanmoins concentrées sur les contrats sans questionnaire médical.
D’autres assureurs, à l’image de la Macif, ont fait le choix de ne pas augmenter leurs tarifs. « Ils préfèrent ne pas partir pessimistes et se disent que le portefeuille ne va pas changer tant que ça, tout en restant attentifs à l’évolution du marché, détaille Émilie Ruben. Tant qu’il n’y a pas de hausse significative des sinistres, il n’y a pas de raison d’augmenter les tarifs. » D’autant que les contrats sans questionnaire de santé restent pour le moment minoritaires.
Une chose est sûre, les économies réalisées peuvent être substantielles. « En moyenne, un couple de trentenaires avec un contrat d’assurance standard auprès d’une banque peut réaliser 500 euros d’économie par an en passant de 1 000 euros à 500 euros chez un alternatif, soit une économie de 10 000 euros pour un prêt de 20 ans, détaille Émilie Ruben. En termes de pouvoir d’achat aujourd’hui, c’est un très bon levier. Tout le monde a intérêt à faire un devis et à chercher des solutions. »
Pour un cadre célibataire non-fumeur de 29 ans, ayant emprunté 220 000 euros à 1,80% sur 20 ans, et assuré à 100% en décès/Incapacité/Invalidité. Dans le cas de cet emprunteur, l’assurance proposée par sa banque est de 11 880 euros. Or, en cherchant la meilleure proposition alternative, ce dernier peut descendre à 2 531 euros, pour les mêmes garanties, soit une économie de 9 349 euros.
Et pour un couple de cadres, non-fumeurs, de 50 ans, assurés avec les mêmes garanties et ayant également emprunté 220 000 euros à 1,80% sur 20 ans, les économies sont de 20 876 euros, grâce à un contrat alternatif à 24 004 euros au lieu des 44 880 euros à régler pour un contrat de la banque prêteuse.
*Données fournies par Sécurimut, sur la moyenne des tarifs bancaires constatés sur leur site Switchassur.fr.
Certains ont cependant moins d’intérêt à changer d’assurance emprunteur. C’est le cas par exemple des personnes dont l’état de santé s’est dégradé entre le moment où ils ont souscrit leur assurance emprunteur et le moment où ils souhaitent en changer. Les économies seront également forcément plus grandes si l’on passe d’un contrat groupe bancaire à un contrat alternatif. « Si vous êtes déjà passé par un assureur alternatif à la signature de votre prêt immobilier, il y a moins d’intérêt, les économies ont presque déjà été faites », détaille Émilie Ruben, qui conseille cependant à chacun de faire un devis gratuit.
Enfin, mieux vaut s’y prendre le plus tôt possible. « Moins vous attendez, plus les économies seront importantes, confirme Astrid Cousin. Un emprunteur dont le prêt arrive bientôt à terme réalisera forcément des économies moindres. Mais rien ne l’empêche de réaliser un devis. »